LE CHÔMAGE S’AGGRAVE

Publié le par territoriaux FORCE OUVRIERE pas de calais

L’automne risque d’être plus meurtrier que l’été sur le marché du travail, avec la fin des contrats saisonniers, l’arrivée de jeunes sur le marché du travail et les plans sociaux programmés.

Chaque mois, on recense des dizaines de plans sociaux. Pas un jour, ou presque, ne se passe sans que l'on apprenne un plan de réductions de postes, voire une fermeture de site. Résultat, le chômage explose. Selon les derniers chiffres de l'INSEE publiés le 3 septembre, 9,1% de la population active étaient touchés par le chômage au deuxième trimestre (+ 0,6 point après + 0,7 point au 1er trimestre) et 9,5% avec les départements d'Outre-mer. Aucune tranche d'âge n'est épargnée. Et ce sont les jeunes qui payent le plus lourd tribut. Le taux de chômage de moins de 25 ans a atteint ainsi 23,9% au deuxième trimestre. La dégradation du marché de l’emploi constatée sur les six premiers de l’année a toute les chances de se poursuivre encore. L’heure est d’autant moins à l’optimisme que les chiffres du mois de juillet diffusés une semaine plus tôt par le ministère de l'Emploi ont douché les maigres espoirs d’un repli du chômage.

Si le nombre d'inscrits à Pôle emploi en catégorie A (chômeurs privés de toute activité, quel que soit le contrat de travail) s’est établi en juillet à 2,53 millions dans l’hexagone – plus 0,4% par rapport à juin (10.700 chômeurs supplémentaires), plus 25,6% comparé à juillet 2008 – il a atteint 3,668 millions (+33.300) en incluant les demandeurs d'emploi exerçant une activité réduite (catégories B et C) et 3,888 millions avec les départements d'outre-mer. Le nombre d'inscrits dans ces trois catégories (A, B, C) a ainsi progressé de 0,9% sur un mois et de 19,3% sur un an. Si l'on ajoute les demandeurs d'emplois en stage, en formation ou en maladie (catégorie D) ou en contrats aidés (catégorie E), dont le nombre a encore augmenté, 4,18 millions personnes étaient inscrites en juillet à Pôle emploi. Concernant le chômage des jeunes actifs, les inscriptions ont certes diminué par rapport au mois de juin (-1,4% en A, -0,4% en A, B, C) mais elles sont restées en très forte hausse sur un an (+32,7% en A, +28,9% en A, B, C).

La situation n’est pas près de s’arranger dans la mesure où, comme le souligne la confédération FO, l’automne risque d’enregistrer un nouvel afflux de chômeurs avec la fin des contrats saisonniers, l’arrivée massive de jeunes sur le marché du travail (600.00), tous les plans sociaux qui ne se sont pas encore concrétisés et la fin des premières mesures de chômage partiel, notamment dans l’automobile, qui ont permis de limiter la casse. L'INSEE a estimé à 319.000 au deuxième trimestre le nombre de salariés placés en chômage partiel, contre 160.000 au 1er trimestre). À ce rythme, FO ne prévoit pas moins 800.000 chômeurs sur l’année. C’est pourquoi la centrale revendique que «l'indemnisation des chômeurs en fin de droits soit prolongée pour que des centaines de milliers de personnes ne basculent pas dans les minima sociaux» et que le gouvernement accepte enfin de s’atteler à un plan de relance par la consommation, c’est-à-dire par l’augmentation des salaires. Car, comme le craignent bon nombre d’économistes, le niveau du chômage devrait peser tôt ou tard sur le principal moteur de l'économie française qu’est la consommation des ménages, relativement épargnée jusque-là.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article