UNE GRÈVE RESTE PLUS EFFICACE QU'UNE JOURNÉE DE MANIFESTATIONS

Publié le par territoriaux FORCE OUVRIERE pas de calais

Les syndicats, qui veulent faire entendre la voix des salariés. se réunissent mercredi pour discuter d'une mobilisation commune. Avec la crise économique, l’idée d’une action intersyndicale rassemblant FO, CFDT, CFTC, CGT, CGC et les organisations autonomes (FSU, SUD et UNSA) refait surface.

A l’issue d’une rencontre avec le président Nicolas Sarkozy – cette réunion était consacrée à la «préparation» du sommet (G20) sur la crise financière internationale prévue le 15 novembre à Washington (Etats-Unis) – les dirigeants des cinq centrales syndicales (FO, CFDT, CFTC, CGC, CGT) ont évoqué lundi soir la possibilité d'une telle action commune pour rappeler notamment au gouvernement que les salariés ne doivent en aucun cas être les victimes expiatoires de la crise.

Les huit organisations d’ores et déjà prévu de se réunir demain à 9 heures. Alors que les effets de la récession se font sentir chaque jour un peu plus sur l’emploi et le pouvoir d’achat, tous les syndicats, qui ont réclamé en vain au gouvernement un plan de relance budgétaire, estiment désormais que le temps est venu de faire entendre autrement la voix des salariés. Car, pour eux, le plan sur l'emploi présenté par M. Sarkozy la semaine dernière est bien inconséquent, au vu des milliards d'euros débloqués du jour au lendemain pour les banques et les entreprises (voir notre article du 29 octobre 2008). Pis, ce plan a été précédé ou suivi de mesures «déréglementation sociale» inacceptables à l’instar du projet sur la banalisation du travail le dimanche ou la décision en catimini de porter l’âge des mises à la retraite d’office de 65 à 70 ans.

Crise ou pas, l’exécutif continue de prétendre que le salut économique de la France passe par ses « réformes structurelles» : réduction du périmètre de la protection sociale (sécurité sociale, retraite, assurance chômage…), suppression de dizaines de milliers de postes de fonctionnaires, privatisation de La Poste, réforme de l’Etat (RGPP, disparition des départements…).

Autant de «réformes» en gestation depuis le début du quinquennat. «Qu'il faille réagir, on en est tous convaincu. Tout simplement parce que si les salariés ne bougent pas, ça va être eux les dindons de la crise», a ainsi expliqué le secrétaire général de FO, Jean-Claude Mailly. Pour son homologue de la CGT, Bernard Thibault, si la rencontre de mercredi, qui doit servir à «confronter les analyses» de chacun et «envisager les réponses possibles», «contribue à mettre une certaine pression sur le chef de l'Etat et le gouvernement pour accélérer des décisions qui soient véritablement des protections pour les salariés, tant mieux!». Tout en considérant qu’il est «urgent de se bouger», le leader de la CGT a envisagé «des manifestations de rue». Selon le dirigeant de la CFDT, François Chérèque, les syndicats doivent «avoir une communication commune forte, le tout c'est de se mettre d'accord si c'est le bon moment pour la réussir. Ça fera partie du débat de mercredi». Il a affirmé aussi que si la CFDT devait s’engager dans une mobilisation commune, c’est pour «la réussir» car «louper une action aujourd'hui alors que la crise va durer peut-être un an ou deux, c'est se mettre en difficulté dans le temps».

A FO, «nous ne pensons pas tellement qu'une manif' de plus changera les choses. Par contre, je pense que ça aurait de la gueule si Thibault, Mailly, Chérèque, au nom de leurs syndicats, appelaient les salariés à une journée de grève dans «le public et le privé, pendant une journée», a indiqué Jean-Claude Mailly, avant d’ajouter, «cela montrerait au président de la République qu'une grève ça se voit, et je pense que ça serait plus efficace qu'une journée de manifestations».

Publié dans actualité syndicale

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